Deuxième billet sur Arcade Fire cette semaine suite à la sortie de leur dernier album, Reflektor.
Je ne pense pas que Funeral, le premier "vrai" album d'Arcade Fire, puisse servir de bande son à la plupart des enterrements. Mais on y trouve la révélation de leur projet, qui est de faire du rock orchestral sans se prendre la tête avec l'idée de l'invention, de la création ex nihilo. Arcade Fire n'est pas de ces groupes qui prétendent générer une nouvelle musique. Ils sont simplement très riches du matériau immense que chacun amène au groupe.
C'est pourquoi on peut se dire qu'on a déjà entendu quelque part, deux des chansons de Funeral, Neighborhood 3 (Power Out) ou Rebellion (Lies) quand elles nous arrivent aux oreilles. Ces chansons, à la différence de No Cars Go, présentent des rythmes plus binaires, des constructions mélodiques assez classiques, surtout pour Rebellion (Lies). Pourtant, après s'être habitué à l'écoute d'Arcade Fire, y compris de ces titres, on est accoutumés à ces morceaux qui s'emboitent, bifurquent, ou se font si lancinants. Arcade Fire, ce sont des abeilles dont le bourdonnement musical est aussi une pollinisation et la fabrication d'un nouveau miel. On ne demande pas aux abeilles d'avoir créé les fleurs ! Mais elles les entretiennent si bien.